Des filles, j'en ai croisées, telles des étoiles filantes dans le firmament de mes rencontres. J'ai goûté à la danse des lèvres sous maintes formes : les désinvoltes qui effleurent à peine, les tendres qui caressent avec douceur, et les passionnées qui embrasent l'âme. Mais une artiste des baisers, une virtuose capable de transformer ce geste en symphonie, demeure une rareté précieuse. Et pourtant, il y a six mois, sur le toit de la métropole du Sud, j'ai rencontré celle qui allait graver dans ma mémoire l'essence même du baiser parfait. Elle a tatoué éternellement sur mes lèvres, le goût des siennes. Il y a six mois que j'ai regagné ma campagne natale, cherchant dans ses paysages paisibles un baume pour mon âme inquiète. Mais même la quiétude peut devenir pesante, et c'est ainsi que mes pas m'ont mené vers les universités et les bibliothèques de la ville. C'est aux Cayes, dans une bibliothèque où un ami m'a amené, que le hasard a placé sur ma...