Accéder au contenu principal

Articles

Qui suis-je lorsque j’ai peur de ne pas être aimé ?

  Par Eunice Lyncé Qui suis-je lorsque j’ai peur de ne pas être aimé ? C’est une question simple en apparence, mais dont les implications sont vertigineuses. Elle touche au cœur de notre humanité : ce besoin d’être aimé, non pas comme un luxe ou un agrément, mais comme une nécessité fondamentale, presque biologique. Le désir d’amour n’est pas un caprice. Il est inscrit en nous comme une donnée première, au même titre que le besoin de nourriture ou d’air. Et pourtant, c’est peut-être cette évidence même qui le rend si dangereux. Dès l’enfance, nous apprenons que l’amour est conditionnel. On nous enseigne, sans toujours le dire, qu’il faut être sage pour être accepté, obéissant pour être valorisé, discret pour être toléré. Le lien entre amour et conformité s’installe ainsi très tôt. Être aimé, c’est répondre à une attente. Et dès lors, une idée s’insinue : je ne mérite l’amour que si je corresponds. Cette équation, une fois intériorisée, devient le fondement d’une construction identi...
Articles récents

La souffrance amoureuse décryptée par la philosophie du langage

  Longtemps perçu comme une fatalité émotionnelle, l’amour est souvent associé à la souffrance, à la dépendance affective et à la perte de soi. Mais cette lecture, aussi répandue soit-elle, mérite d’être interrogée. En mobilisant la théorie des actes de langage de J.L. Austin, ce texte propose un renversement conceptuel : et si ce n’était pas l’amour en lui-même qui faisait souffrir, mais l’échec de sa performativité dans l’espace relationnel ? À travers une relecture des conditions de félicité des énoncés amoureux, il s’agit ici de déplacer le regard — de l’essence du sentiment vers les mécanismes concrets de son expression et de sa réception. Pendant longtemps, j’ai défendu une conception pessimiste de l’amour : celle d’un sentiment essentiellement souffrant. Aimer, pensais-je, c’était s’exposer à une asymétrie, à une vulnérabilité radicale, voire à une dépossession de soi. L’amour, dans cette perspective, n’était pas une expérience éthique ou existentielle féconde, mais un déséq...

Nous ne pouvons être amants, nous ne serons pas amis non plus

  Nous aurions pu être amants. Nous ne serons pas amis. Il existe une forme de cruauté plus subtile que le rejet : celle de la conversion. Transformer un amour en amitié est souvent présenté comme un acte de maturité, de sagesse émotionnelle, voire de noblesse. Mais dans les faits, il s’agit d’un travestissement. Une tentative de neutraliser l’irrationnel, d’adoucir une douleur vive en lui imposant les codes d’un lien socialement toléré. Or, aimer n’est pas une erreur qu’on répare par l’amitié ; c’est un vertige qu’on ne descend pas sans fracas. Dire « Nous ne serons pas amis », ce n’est pas déclarer la guerre. C’est refuser le mensonge. L’amour impossible ne se dissout pas dans la tendresse platonique ; il s’y fossilise, se répète, se réveille au détour d’un regard, d’un souvenir, d’un silence trop long. Ce qu’on aurait pu vivre ne disparaît pas — il hante. Et vouloir rester amis, dans ces conditions, c’est entretenir ce fantôme, lui dresser un autel invisible au cœur du quotidien...

La dernière culotte - Hélène, l'insaisissable

L’amour est une guerre où la défaite est la plus douce des victoires. . - Jocelyn Godson Hérard Les dernières notes de la chanson s'étaient éteintes, laissant planer un silence électrique dans le Karaoké Night. Je me tenais immobile sur la scène, le souffle court, dévisageant Hélène d'un air de défi. Autour de nous, les autres clients étaient suspendus à nos mouvements, captivés par l'intensité de notre joute. Un sourire étira les lèvres d'Hélène tandis qu'elle applaudissait d'une manière presque provocante. Son regard croisa le mien, chargé d'une promesse muette. D'un geste délibérément lent, elle se leva et vint me rejoindre sur l'estrade, ses hanches roulant d'une démarche chaloupée. La tension devient palpable lorsqu'elle s'arrêta à quelques centimètres de moi. Nos souffles se mêlèrent, nos parfums se confondirent en un tourbillon capiteux. Hélène pencha la tête sur le côté, ses prunelles brûlantes me défiant d'oser franchir cette...

2025 et 1969 : Un miroir temporel, à travers le calendrier et l’histoire

2025 et 1969, bien qu’éloignées de plusieurs décennies, semblent offrir des échos étonnants lorsqu'on les examine à travers leurs calendriers et leurs événements marquants. En 1969, le monde était en pleine effervescence, une époque où les progrès scientifiques côtoyaient des tensions sociales et politiques intenses. Aujourd’hui, à l’aube de 2025, il est possible d’observer des dynamiques semblables, qui suggèrent que certaines luttes humaines sont intemporelles, tout comme les transformations sociétales et technologiques. Les défis actuels semblent trouver des résonances directes avec ceux qui ont marqué 1969, et une réflexion sur ces parallèles peut offrir une perspective unique sur notre époque. En 1969, l'exploit de l'atterrissage d’Apollo 11 sur la Lune symbolisait une avancée technologique sans précédent. Mais à côté de cet exploit scientifique, l’année était également marquée par la révolte et la contestation sociale, particulièrement contre la guerre du Vietnam. Aux...

2024: le bilan

2024 fut une année riche, dense, et profondément marquée par la quête d’accomplissements. C’était une année où chaque défi semblait avoir sa réponse en moi, où chaque instant difficile laissait place à une victoire, une leçon ou un éclat de lumière. En début d’année, j’ai achevé ma dernière année de faculté. Quatre années consacrées aux sciences du langage, à comprendre et décortiquer les mécanismes qui sous-tendent notre capacité à penser, parler, transmettre. Ces études m’ont donné une base solide, non seulement pour aborder le monde académique avec assurance, mais aussi pour apporter une touche unique à mes projets professionnels et personnels. L’un des moments forts de cette année a été mon travail en tant que copywriter pour H-Translation & Consulting. Là, j’ai mis à profit mes compétences pour rédiger plus de soixante-dix articles, chacun exigeant un regard précis, une créativité rigoureuse et un véritable amour de la langue. Ces articles n’étaient pas de simples textes : ils...

Ami ou frère : lequel compte vraiment ?

  J’admire cette manière qu’ont les gens de considérer la fraternité comme un lien plus solide que l’amitié. Pourtant, pour moi, le mot ami a toujours eu une résonance plus forte, plus vibrante, que celui de frère. Ce frisson qu’il m’évoque dépasse la simple proximité familiale, car l’amitié est un choix, un engagement, là où la fraternité est imposée par le sang. On entend souvent dire qu’un ami cher est « plus qu’un ami, c’est aussi un frère ». Mais combien de fois entend-on l’inverse ? Combien de personnes osent affirmer qu’un frère est « plus qu’un frère, c’est aussi un ami » ? Pourtant, ces cas existent, et ils sont précieux. Ce sont ces frères-là qui élèvent la fraternité au rang de véritable complicité, mêlant les obligations naturelles à l’élan volontaire de l’amitié. Dans mes moments de réflexion les plus intimes, je me dis souvent qu’un ami, même s’il n’est pas un frère, joue un rôle crucial dans notre existence. Il comble des espaces que la famille ne saurait atteindre e...