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La liberté d'expression, un droit fondamental bafoué dans les établissements scolaires haïtiens.

 Des lois ont été votées, des guerres menées, des vies perdues… Pourquoi ? Pour un droit humain des plus naturels : La liberté d'expression.

La liberté d'expression est ce droit que tout homme possède de manifester ses idées par la parole, l’écrit, l’imprimé, et toutes les techniques modernes de télécommunication. Les peintres, les chanteurs, les  journalistes font partie de ceux qui ont le plus besoin de ce droit pour assurer leur survie puisque leurs métiers en dépendent. La liberté d'expression est légalisée en Haïti, mais ne dépasse pas le seuil de la constitution, car pour se faire taire tous les moyens sont bons : du pot-de-vin à la mort. À l’école les punitions sont réservés pour ceux qui parlent trop : de l'expulsion d’un cours jusqu’à l'expulsion définitive de l’établissement scolaire. Ainsi depuis l’école, ce droit bel et bien garanti par la constitution haïtienne et dans la déclaration universelle des droits de l’homme, est bafoué.

C'est une violation totale du droit de s'exprimer de l’élève. Cette restriction de la liberté d’expression est contraire à l'article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme qui dit clairement : Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. Et en même temps elle viole la constitution haïtienne qui stipule en son article 28  : Tout haïtien ou toute haïtienne a le droit d'exprimer librement ses opinions, en toute matière par la voie qu'il choisit. Prenons en compte que cette loi ne fait pas de distinction d’âge et de sexe.

Non seulement cette violation de la liberté d’expression bafoue les lois nationales et internationales, elle est aussi paradoxale, car elle est contraire aux enseignements de l’école. Les passionnés d'histoire et de philosophie se souviendront sans doute du philosophe grec Socrate ( 470-399 av. n. è.) dont sa pensée et son enseignement étaient perçus comme une influence corruptrice pour la jeunesse athénienne. Cela provoqua la consternation au sein de la hiérarchie politique et religieuse grecque qui signa son arrêt de mort. Sa défense devant le tribunal qui allait prononcer sa condamnation reste l'un des plus éloquents plaidoyers pour la liberté d’expression : 'Admettons que vous me teniez ce langage : « Nous allons t’acquitter, à une condition toutefois : c’est que tu ne passeras plus ton temps à philosopher. Si on t'y reprend, tu mourras. » Je vous dirai : « Athéniens, j'obéirai à dieu plutôt qu’à vous ; et, tant que j'aurai une souffle de vie, tant que j'en serai capable, je ne cesserai pas de philosopher, de vous exhorter, de faire la leçon à qui de vous je rencontrerai. Car c'est là ce que m'ordonne le dieu, entendez-le bien. Là-dessus, dirais-je, Athéniens, acquittez-moi ou ne m’acquittez pas ; mais tenez pour certains que je ne changerai jamais de conduite, quand je devrais mille fois m'exposer à la mort »’ Socrate et beaucoup d’autres philosophes se sont combattus pour ce droit fondamental. Les philosophes des Lumières des siècles plus tard après la condamnation de Socrate se sont mis eux aussi à se battre pour cette liberté. Retenons cette citation de Voltaire autour de ce sujet :  “Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire”. Finalement nous pouvons conclure que dans l'absolu enseigner aux élèves ses philosophes qui ont révolutionné le monde c'est une bonne idée, mais dans les faits c'est nul.

Ce bafouement de ce droit essentiel dans toutes les sociétés humaines réside beaucoup plus dans l’égo que dans la logique. Le problème réside dans la première partie de la citation de Voltaire écrit ci-dessus : Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites… Comme toujours, nos chers enseignants et éducateurs ne tolèrent pas la disparité dans les opinions. Donc l’élève qui ose contredire son professeur est vu comme un délinquant. Mais un enseignant devrait savoir que "Si la liberté d'expression c'était simplement la liberté de dire ce qui va faire consensus et plaire à tout le monde, ce serait assez limité comme conception. Si nous entrons dans une éthique de responsabilité, nous grignotons peu à peu sur nos valeurs."-Fleur Pellerin. Voici les paroles du juge Oliver Wendell Holmes de la Cour Suprême des États-Unis qu'on peut lire dans Les États-Unis contre Schwimmer, 1928 : « S'il est un principe de la constitution auquel il faut s'attacher plus qu’à tout autre c'est celui de la liberté d'opinion pour ceux qui pensent comme nous, mais la liberté d'autrui d'avoir des opinions qui nous révisent. »

C'est le non-respect de ce principe qui est à l'origine des injustices scolaires au gré desquelles le balancier oscille entre liberté et contrainte. Trop souvent, nos chers éducateurs ne reconnaissent la liberté d’expression que pour eux-mêmes.

Pourquoi ne peux-je pas avoir une opinion contraire que la vôtre ? Pourquoi ne peux-je pas exprimer mes sentiments par le moyen de mon choix ? Pourquoi m'enseignez-vous la liberté d’expression en ne me le garantissant pas ?

La conclusion c'est que la liberté d’expression au-delà des enseignements des philosophes des Lumières, nos chers éducateurs ne nous garantissent guère ce droit fondamental. En outre, cet irrespect de ce droit dont tout homme droit jouir est non-seulement une bafouade des lois nationales et internationales, mais c'est aussi un  paradoxe de l’éducation nationales qui enseigne la liberté d’expression au moyen des philosophes des Lumières, mais ne le garantit pas dans les établissements scolaires.



Auteur : Hérard Jocelyn Godson.


Commentaires

  1. Je suis tombée en admiration totale devant cet article H. Tu dis vrai et tu as totalement raison. Si seulement nos enseignants pouvaientle lire eux aussi! Merci et félicitations.

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  2. C'est bien réfléchit, je vous félicite, en effet à l'école si on riposte on devient tout de suite insolent, nos idées doivent aller dans le sens de l'enseignant et toujours dans son sens pour certain, il ne faut quand même pas généraliser. Je crains que les droits de l'homme ne soient qu'une simple politique dans certains pays, à ce qu'il s'agit de la liberté d'expression l'est encore plus car à l'école on vit dans l'esclavage je dirais. Cependant si tout le monde pouvait s'exprimer comme bon lui semble, n'y aurait-il pas d'autres problématiques?

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  3. Irrespectueux impoli mal éduqué ce sont les noms qu'on nous donne quand nous osons d'utiliser ce droit qui nous revient !
    Merci pour l'article
    tu dis vrai !
    C'est bien pensé
    Faudrait le partager Aux enseignants

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