Quoique oppressée, critiquée, discriminée, la culture africaine reste l'une des cultures les plus anciennes et les plus influentes du monde. Depuis environ une décennie, le 24 janvier est proclamé journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante par l'UNESCO. En ce jour qui réunit l'Afrique à ses extensions_des Antilles, des Amériques..._parlons donc d'une marque culturelle distinctive qui identifie tous (ou presque) les Africains et Afro-descendants à travers le monde: La tresse. D'où vient-elle? Est-ce juste une empreinte culturelle esthétique ou a t-elle une véritable signification ? A t-elle joué un rôle dans l'histoire ?
Les plus anciennes représentations de la tresse africaine remonte de la préhistoire. Les historiens ont découvert en Afrique deux statuettes de femmes: la dame de Brassempouy et la Venus de Willendorf. Ces statuettes qui ont environ 22 000 ans d'histoire représentent de femmes aux cheveux tressés. Ce qui fait de cette manière de ce coiffer, la plus ancienne recensée par les historiens.
Puis, aux premières grandes anciennes civilisations africaines, telles que l’Égypte antique, ou la civilisation Nok, les membres, hommes comme femmes, portaient différents types de coiffures tressées dont les tresses collées ou tresses africaines. Les sculptures en terre cuite Nok et les sculptures égyptiennes ou les tombeaux des rois égyptiens attestent de cela. Certaines femmes égyptiennes très coquettes et de rang sociale élevée comme la reine Cléopâtre rajoutaient des fils d’or dans leurs tresses.
Les coiffures africaines avaient dans le temps de véritables significations qui étaient claires et compréhensibles. Elles distinguaient les ethnies entre-elles. Véritable arme culturelle, le rasage de la tête des esclave était le premier acte d'aliénation culturelle de la part des européens. Ainsi, arrivé dans la colonie, personne ne pouvait distinguer qui était Peuls, Manding, Dogons, Wolof, Yoruba à l’ouest, Mangbetu, Fang...
Les coiffures donnaient aussi des informations sur le statut matrimonial de la personne. Par l'attrait de ses cheveux, on pouvait savoir si une femme était nouvellement mariée, célibataire ou veuve. C'était aussi un moyen d'exprimer son amour ou sa tristesse (dans le cas d'un deuil.)Dans la culture Wolof du Sénégal, les jeunes filles se rasaient partiellement les cheveux comme un symbole extérieur montrant qu’elles ne faisaient pas la cour. Au Nigéria, les femmes veuves cessaient de s’occuper de leurs cheveux pendant leur période de deuil, de sorte de ne plus être attirantes pour les hommes. Au Bénin, la coiffure était une arme de séduction pour les hommes et les femmes.
Véritable symbole de résistance contre l'esclavage, une fois leurs cheveux repoussés dans la colonie, les esclaves les utilisaient pour cacher du riz et d'autres grains pour assurer leur traverser. En plus, selon les recherches de la sociologue colombienne de l’Université Nationale, Lina Vargas, les esclaves noirs dessinaient des cartes avec leur cheveux sur leur tête pour s'échapper.
Les coiffures servent encore à exprimer un langage. Par exemple, au Kenya, les petites filles affichent des coiffures coronavirus pour sensibiliser les gens à se désinfecter les mains et à porter des masques. Cette coiffure n’est pas une nouveauté mais a été remise à la mode par la pandémie.
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