Pour juger qu'une personne est bonne ou mauvaise, ses
actions sont inefficaces. Dans cette quête du bien et du mal, l'intention se révèle
d'une efficacité écrasante. Mais en jugeant l'intention, on s'aperçoit vite
qu'elle ne concorde pas toujours avec l'action qui s'en suit. Une bonne
intention peut donner naissance à des actes jugés mauvais. Mais quand bien même
l'acte est mauvais, si l'intention est bonne, la personne est aussi bonne. Mais
dans la quête on se heurte rapidement à deux problèmes : 1) Comment juger
efficacement l'intention ? 2) N'existe-t-il pas des actes motivés par aucune
intention de bien et de mal ? Le deuxième problème est plus que déroutant vu
que nous sommes élevés dans la dualité du bien et du mal. Ce qui fait que nous
ne pouvons imaginer un état intermédiaire où une intention ne serait ni bonne
ni mauvaise. Nous avons tous déjà fait l’expérience de ne pas pouvoir nous
expliquer la motivation d’une ou de plusieurs de nos actes. Alors d’où vient
cette sensation que certaines de nos actes n’ont aucune motivation ?
Certains hommes ne vivent que pour le plaisir et ne se
questionnent pas sur le bien-fondé de leurs actes. En sale de classe, un
professeur parlait des méfaits de la cigarette et disait que le fumeur est
méchant envers soi-même. Un étudiant lui a répondu que peut-être que le fumeur
ne se questionne ni sur le bien ni sur le mal de la cigarette du moment que
cela lui apporte du plaisir. Le plaisir ! Certains de nos actes sont
motivés par le plaisir. Or le plaisir est un état d'euphorie qui lors de son
passage, nos actes ne sont guère motivés par une intention, encore moins par la
dualité du bien et du mal. Mais est-ce que le plaisir est réellement
immotivé ? Sinon, pourquoi l’expression du bon et du mauvais
plaisir ? Le sens du mot plaisir ici fait référence aux situations où il
est jugé que par des agents externes, ce qui fait que celui qui le vit n’est
plongé que dans le bien-être que cela apporte. Dans ces instants, nous pouvons
qualifier le plaisir de drogue qui nous délie de toute morale basée sur la
dualité du bien et du mal. C'est pourquoi, ce n'est qu'au moment post-plaisir
que nous ressentons soit des remords, soit des satisfactions. En voyant sur ce
point le plaisir, nous nous trouvons à mi-chemin entre le bien et le mal. Un
troisième point de vue qui brise la dualité dont nous nous sommes accommodés. Mais
s’il arrive vraiment que le plaisir est
à mi-chemin entre le bien et le mal, un instant, ou même une instance
neutre, comment pourrait-on établir la culpabilité de celui qui aurait posé un
acte jugé mauvais sous l’effet du plaisir ?
Cette interrogation n’est pas très différente du
premier problème que nous avions exposé plus haut qui cherchait à savoir la
manière de juger efficacement l’intention. La psychologie a beau créer des
tests de détections de mensonge, la technologie a beau peaufiner des gadgets en
ce sens, il semble que l’intention de l’homme est insaisissable. Pourtant, nous
parlons chaque jour de bonne et mauvaise intention. Nous désignons tous les
jours des personnes munies de bonne ou de mauvaise intention. Nous produisons
tous les jours des énoncés ressemblant à celui-ci : « Même avec
tous ses bonnes intentions, le médecin n’a pas pu sauver le patient atteint du
cancer. » Il semblerait que nous pouvons apercevoir l’intention à travers
nos sens. Mais dans notre quête, nous ne pourrions considérer les données
sensorielles comment efficaces. Nos sens sont trompeurs et sont souvent
influencer par nos humeurs. Douter des données de nos sens, c’est ce que
Descartes nous a appris à faire depuis des siècles. Le rationnel avant le
sensoriel.
Est-il donc impossible de juger efficacement
l’intention et rendre par conséquent des jugements plus justes ? Et quand
bien même on aurait trouvé un moyen de le faire, sur quelle base allait-on
juger les actes motivés ni par le bien ni par le mal, donc par ce que nous
appelons plaisir ?
RépondreSupprimerTrs bne reflexion🔥
Le bien et le mal qualifient les actes et même les emotions alors est ce que le fait que le plaisir peut être bien ou mal ne le retire pas dans cette fourchette entre bon et mauvais ?
Je me suis posé la question... Mais j'ai aussi pris le temps de désambiguïser le terme.
Supprimer