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Se serrer la main, une pratique vieille de 2000 ans




Partout en occident et un peu partout dans le monde, nous avons l’habitude de se serrer la main que ce soit pour saluer, faire la paix ou tout simplement conclure un marché. Mais connaissez-vous l’histoire de ce geste bien anodin en apparence ? Et si ce geste social qui a pourtant plus de 2000 d'histoire nous révélait des choses sur notre communication ?

Les origines.

C’est dans les stèles de la Grèce antique et dans l'un des écrits d’Homère, l’Iliade, soit au Ve ou Ive siècle av.J-C  que nous avons découvert les premières traces de cette pratique.

Ils mettent pied à terre, et, joyeux,  Tous les accueillent avec les mains droites et de douces paroles.-Illiade d'Homère

 

En signe d’alliance ou même d'union conjugale, on se serrait mutuellement la main droite. Pourquoi la main droite ? Serrer une main droite était un signe de paix, puisque ladite main était utilisée par les hommes pour tenir une arme. Tendre la main montrait donc que vous n’étiez pas muni d’une arme et secouer celle de l’autre était un moyen de s’assurer que lui non plus ne vous réservait pas de mauvaise surprise.

Quelques siècles plus tard, les Romains ont préféré d'accomplir ce geste différemment en se prenant mutuellement l’avant-bras, au-dessus du poignet, en gage de paix ou de loyauté. On montre aussi, symboliquement, qu’on ne cache aucune arme dans sa manche.



Un usage plus ou moins récent dans la culture populaire.

Bien que bien ancré dans la culture populaire, aujourd’hui, se serrer la main est un geste bien récent dans nos civilisations actuelles. 

Pendant des siècles, ce geste était réservé à la politique et à la diplomatie, ce n’était pas encore un geste de salutation populaire.

Aux États-Unis, l’usage dudit geste s’est répandu grâce aux quakers au 18e siècle. Dans un souci de renoncer à toute forme de hiérarchie ou de statut social, ils ont trouvé que se serrer la main était une forme de salutation plus démocratique que faire des courbettes ou des révérences ou encore ôter son chapeau, pratiques qui étaient de mise à l’époque. « Ces techniques ont été remplacées par des poignées de mains, sans distinction de classe, et nous continuons de le faire à ce jour », explique l’historien Michael Zuckerman.

Mais c’est en Europe au XIXe siècle, dans le monde rural que la poignée de main se démocratise vraiment. Les paysans prennent l’habitude de « toper » dans la main de l’autre après une transaction, durant les foires ou les marchés.

Selon l'anthropologue Emmanuel Désveaux : « En se serrant la main, on se met en position d’égaux à égaux. C’est le signe d’un accord et d’une confiance et en même temps une manière de se congratuler d’avoir fait affaire. C’est au XIXe siècle que ce contractualisme se met en place, avec peut-être l’idée républicaine d’égalité entre les sujets qui se substitue à des systèmes de révérence dans une hiérarchie. »

Un geste qui nous renseigne sur notre psychologie et notre communication.

Nombreux sont ceux qui pensent que la communication se limite au verbe. En dépit de tout, les scientifiques ont réussi à prouver que l'homme communique aussi bien par le moyen du verbe que par des expressions corporelles. De là une poignée de main pourrait pouvoir dire plus que nous le pensons.

D'après une équipe de chercheurs en sociologie de l’Institut Weizmann (Israël), cette habitude proviendrait de la propension des mammifères à se humer mutuellement pour obtenir des informations sur le statut de l’autre : dominant ou dominé, état de santé, disponibilité sexuelle, etc. Ces scientifiques ont observé, au moyen d’une caméra, le comportement de 280 étudiants. Ils ont remarqué que ces derniers, après avoir serré la main d’un tiers, sentaient leur propre main. Et ils le faisaient plus souvent mais aussi plus longtemps lorsqu’il s’agissait d’une personne du même sexe. Ils en ont alors déduit que le shake hand était inconsciemment une recherche d’information sur la santé, la force de l’autre, afin de créer un élément de comparaison et d’établir ainsi une hiérarchie sociale. La poignée de main témoigne sans doute d’un désir inconscient de détecter des signaux chimiques, et sert peut-être de moyen de communication – un peu comme lorsque les autres animaux se reniflent.

Une poignée de main, pas dans tous les pays.

Ce n'est toute fois pas dans tous les pays du globe qu’on se salue par une poignée de main. En Chine, on préfère se coller ses deux mains afin de se saluer. En Inde, le namasté (« je m’incline devant toi » en sanskrit) se fait les deux mains jointes au niveau de la poitrine. En Thaïlande, le wai se fait autant pour saluer que pour remercier. Plus les mains sont hautes, plus le respect témoigné est grand. Au Japon, c’est l’ojigi, une courbette qui varie selon le statut de l’interlocuteur. Au Tibet, par exemple,  le salut traditionnel se fait en tirant la langue, une manière de montrer qu’on n’est pas une réincarnation d’un roi maudit du IXe siècle, qui avait la langue noire selon la légende.


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