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Résumé de Masi_l'œuvre de Gary Victor

  




Nom de l'œuvre : Masi
Auteur: Gary Victor
Maison d'édition : Mémoire d'Encrier
Année : 2018


Dieuseul Lapénuri est rongé par ce souvenir du coup de pied qu'il a reçu de son père dans ses côtes pour ne pas avoir, encore une fois, de moyenne. Le Frère menace de le mettre à la porte s'il continue avec son cinq. Maintenant adulte, il veut prouver à son père qu'il peut réussir seul et que, même cancre comme on le lui faisait souvent entendre, dans ce pays, personne n'a besoin d'être intellectuel pour atteindre des sommets. Son père, ne voulant plus lui payer ses études supérieures, il dût prendre un job de comptable dans un ministère où il gagne tant bien que mal sa vie tout en sautant de temps en temps quelques secrétaires convoitées par de hauts cadres. Il avait des talents de gentleman ! Chrétien "fervent", il épousa Anodine, une belle chrétienne de son assemblée après que celle-ci soit tombée enceinte de lui pour que cela ne s'éclate à l'église. Deux enfants d'elle, son salaire ne suffit plus à nourrir la famille. Et surtout que sa femme lui réclame plus d'argent. Il s'endette et s'embourbe jusqu'au cou dans la précarité.

Mais un tout nouveau gouvernement est sur le point de se former. Le tout nouveau président entend mettre en place un nouveau ministère : le Ministère aux Valeurs morales et citoyennes. Sa femme, nièce d'un ex-sénateur influent joue pieds-et-mains pour qu'il obtienne ce ministère. Ce qui arriva! Il décrocha un entretien en tête-à-tête avec le président où il comprit qu'ici, pour atteindre les sommets, il faut y grimper à genou. C'est ainsi qu'il a décroché son poste. Sur ces deux genoux, en faisant jouir le président en lui taillant une pipe. Cela lui gifle la conscience, mais il se convainc que c'est pour l'amour de sa femme et de ses enfants.

Dès son premier jour au ministère, on lui céda un dossier sur lequel il devait trancher: une manifestation gay et lebienne. Pour pouvoir trancher, il dût faire appel à l'opinion de tous les secteurs. Tous se sont opposés à l'organisation d'un tel festival. Entre eux, un pasteur nommé Jean-Jacques qui pensent que cette dérive morale plongera le pays encore plus dans l'adversité. Quelques jours après, Dieuseul Lapénuri va découvrir que ce pasteur est gay et qu'il saute de temps en temps Chardavoine, un jeune garçon de l'assemblée qu'il dirige. Il le sut pas le biais de ce garçon, recommandé pas le pasteur pour un job au Ministère.

Entre-temps on le menace de mort au pouvoir à cause son exploit d'avoir fait jouir le président. Il est le seul à reussir à le faire. Le Ministre de l'Intérieur particulièrement s'acharne contre lui, le harcelant, pensant dur comme fer qu'il a soit une technique soit un pwen. Si tel est le cas, il doit le faire savoir au groupe d'amis intimes du président afin que tout le monde soit sur un pied d'égalité à la pipe. Dieuseul Lapénuri lui confia qu'il n'a ni de technique ni de pwen, que cela pourrait juste être dû par une alchimie entre lui et le président. Le Ministre de l'Intérieur continue d'enquêter, fouillant dans son passé jusqu'à ce qu'il découvre qu'à l'école, il taillait régulièrement une pite au Frère Biliard, directeur de son école, contre de bonnes notes pour passer en classe supérieure. Le Frère encore leur assura que Dieuseul Lapénuri n'avait pas de technique.

De l'autre côté, le président de la république s'éprit de lui et de son professionnalisme à la pipe, vante ses talents à l'ambassadeur Zdadovick. Alors le président l'invite chez lui. "C'est un ordre," précisa t-il. Habillé chic par Anodine qui trouve que c'est un privilège qu'il soit invité chez le président. Dans une pièce traversée par un tapis rouge et de toutes sortes de jouets à la 50 nuances de Grey, Dieuseul Lapénuri trouva le président en compagnie de son ami, l'ambassadeur. On le fit entrer, on ne se fait des civilités, car au dire du président, ils sont là pour s'amuser. Pris d'un haut-le-cœur, Dieuseul Lapénuri s'enivre, tout en leur assistant à jouer à pile ou face, question de savoir qui aura le Ministre aux Valeurs morales et citoyennes ce soir. L'ambassadeur vainqueur jouit de tout son être de la pipe de ce connaisseur. Le président s'en joint, il les file tous deux, et il part, monté en grade, avec un cortège de sept Jeep escortés par des policiers. Car pour l'ambassadeur et pour le président, il est important pour la nation.

Le Ministre de l'Intérieur joue pieds et mains pour éjecter Dieuseul Lapénuri de ce ministère en montrant sa vidéo au bureau du président le jour de son entretien à la première dame, qui blessa fort Dieuseul Lapénuri d'un coup de crosse à la tête, pour avoir fait jouir son mari, chose qu'elle n'avait jamais encore arrivé à faire, et à un journaliste dont l'émission est très suivie, en lui graissant la patte de 50 milles dollars verts, pour s'assurer que cela fuiterait dans les infos.

Le festival avance, Dieuseul Lapénuri organisa rapidement une conférence de presse pour faire connaître sa décision. Il déchira le discours que lui avait écrit le Ministre de l'Intérieur qui voulait qu'il interdit ce festival gay. "Nous sommes des rebelles. Les rebelles, une fois acceptée par la société, perdent tout. Ils deviennent sans visage, sans saveur. Ils deviennent... ils deviennent normaux," lui avait fait savoir le Ministre de l'Intérieur. Mais aujourd'hui, il fait un autre discours. Il approuva l'organisation du festival en faisant savoir à tous ceux qui étaient là que ce serait un acte légitime et que cela coïncide à la liberté d'expression dont jouissent tous les citoyens. Il en profita pour dénoncer l'hypocrisie qui ronge la société: " Quand l'hypocrisie et le mensonge, la perversité, pour des raisons glauques, revêtent l'habit de la religion ou de la morale, nous chutons dans des abîmes d'où nulle âme ne peut s'échapper [...] Le Ministère que je dirige [...] sera un rempart contre lequel viendront se briser les vagues monstrueuses de l'intolérance, du mépris, du mensonge et de l'hypocrisie." Ce discours lui valut un licenciement au ministère, l'abandon de sa femme et de ses enfants et d'amis. Il dût se travestir pour qu'on ne puisse le reconnaître dans la rue. À en croire qu'on monte au sommet sur ses genoux, on y redescend sur ses fesses dans un toboggan.


Analyse de l'œuvre.

Jusqu'où pourrions-nous aller pour réussir, pour garder une femme, prouver à une société que nous sommes dignes d'elle, étonner un père...? Dieuseul Lapénuri, passé de fervent chrétien aux Valeurs chrétiennes à suceur de bite du président pour garder un poste, pour sa femme, pour son père... Tout ce qu'il faisait n'était pas pour lui... il se dégoûtait, mais ne voulait pas risquer abandonner par peur de tout perdre. Lorsque nous sommes au sommet, la chute est fatale. Pourquoi sommes-nous autant hypocrites, critiquant méchamment, férocement les choses que nous faisons dans le noir, dans notre chambre? L'auteur attire surtout notre attention sur une société hypocrite et intolérant. Une société qui critique en public ce qu'il pratique dans le noir. Le gouvernement ne voulait pas qu'on tienne ce festival parce que cela lui donnerait un statut "moral", et accroîtra le goût de l'interdit qu'il pratique derrière les murs. Dieuseul Lapénuri a compris, mais un peu trop tard, que le rôle de son Ministère était de faire tomber ce mal, cette hypocrisie qui rongeait la société. Il avait compris qu'il fallait mettre à jour les gays hypocrites qui composaient le gouvernement, la religion... qui, tout en profitant de leur statut social, stigmatisaient les pauvres homosexuels qui voulaient simplement aimer à jour... aimer différemment, mais simplement. Il est peut-être temps de questionner la morale de nos sociétés et de se demander qui sont ceux qui décident de ce qui est ou qui n'est pas morale ? Quels sont leurs mobiles? En écrivant cette œuvre, Gary Victor n'a pas seulement écrit l'histoire de Dieuseul Lapénuri, mais a aussi fragilisé la base morale de toute une société hypocrite. Il faut se demander combien de Dieuseul Lapénuri, combien de Jean-Jacques... existe t-il dans notre société !?

Commentaires

  1. le realisme des oeuvres Gary Victor sont des miroirs pour notre société.

    Très bon article!!!

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