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L'absence de nos parents, un sujet tabou, alors on en parle.


Alors pourquoi tout ce luxe ? Toute la vie se résume à la quête de l'argent et la recherche de pouvoir. Une autodestruction bien organisée à laquelle l'homme n'a pu s'échapper. Mais qu'est-ce que l'homme face à tout cela ? Toute cette réflexion passe dans la tête de Louise, mais ainsi valse la vie.

Puis pendant un moment elle pensa à sa mère. Cette femme au mental de guerrière qui se tue sous ses lourds fardeaux à la recherche du pain quotidien pour sa progéniture. Elle s'autodétruit afin de construire un avenir pour ses enfants. Un beau contraste, n'est-ce pas ? « Je veux qu'ils fréquentent des gens de valeur, des gens que la société respecte », répète t-elle souvent. Alors oui ! Ils connaîtront ces gens-là, mais les connaîtra t-elle ? Ils la connaîtront eux même ?

Alors c'est à cela que se résume la vie des gens pauvres ? Louise comprend mieux pourquoi les pauvres traitent souvent leurs enfants d'ingrats. « Ils nous connaissent pas », se dit-elle. « Nous ne les connaissons pas non plus » ! D'ailleurs comment connaître une personne qui se tue au labeur depuis avant le levé du jour, qui te laisse au lit tôt le matin et qui entre tard le soir lorsque tu es déjà au lit ? L'union est-elle possible que par les liens du sang ? Louise est terrifiée par la violence et la profondeur de ses réflexions.

Oui violentes sont ses réflexions ! Car aux yeux de la société, si elle ose parler de tout cela, elle sera vite catégorisée de rebelle, de petite ingrate… Alors elle se rétrécit sur elle-même. Elle se caresse la peau au niveau de son bras gauche avec sa main droite. Un geste qui décrit son effroi intérieur,  sa crainte morbide de ses pensées.

La vie est réellement injuste. Nos mères se tuent, sont obligées même de le faire afin de faire vivre leur progéniture. Vivre ? Nous survivons. Le proverbe dit qu' « on récolte ce qu'on a semé. » Alors nos mères, à force de ne jamais être à la maison deviennent pour nous des inconnues, et quand elles deviennent trop inconnues, nous devenons plus tard des ingrats.
Alors que c'est faux ! Nous ne sommes pas ingrats. Il faut savoir que quand nos parents haïtiens parlent d'ingratitude, ce n'est pas comme nos ex-colonisateurs. L’ingratitude chez nous a plutôt rapport à l'indifférence,  la peur et la crainte, le gêne et l'embarras. À force que nous avons grandi sans la présence de nos parents, nous ignorons tout de leur goût et de leur préférence. Alors la reconnaissance n'est pas simplement se souvenir des bienfaits qu'on nous a faits et d'agir en conséquence. Si cela se résume à agir, pour nos parents c'est agir à leur goût. Alors pourquoi sommes-nous si souvent traités d'ingrats ? Nous pouvons leur rendre les services qu'ils nous ont rendu_ce que nous pouvons les rendre en fait, car ils ont tellement fait pour nous_mais si cela ne concorde pas à leur goût, nous sommes ingrats. Mais comment satisfaire les préférences d'une personne quand nous ne connaissons tout simplement pas ce qu'elle préfère ?

Simplement penser à cela fige Louise sur la balançoire dont elle est assise. Ces genres de réflexion sont tabous. Ce sont des choses que la société n'arrivera  pas à comprendre voire accepter même avec la meilleure et la plus belle argumentation. Mais bon, Louise ne peut s'empêcher d'y réfléchir.

Avoir grandi dans une famille monoparentale n'est pas une mince affaire. Surtout quand on est l'aîné de la famille. Louise repense à cette conversation qu'elle avait eu avec son oncle il y a trois ans. Dans cette conversation son oncle lui avait demandé de lui faire la promesse de ne pas reproduire les erreurs de sa maman. Louise a peur. Car qu'est-ce qui a poussé sa mère à faire tant de bêtises dans sa jeunesse ? N'est-ce pas l’amour ? C'est vrai qu'il y eut une part de naïveté, mais c'est la peur de la misère ou l’amour de retrouver la joie de vivre, le vouloir de cesser de se cloîtrer, l'envie de voir Rose, sa mère vivre un nouveau jour, plus beau, plus satisfaisant que ce qu'elle en avait déjà vu. L'amour rend aveugle, ce proverbe doit sûrement être une vérité. Alors pourquoi lorsqu'on « aime trop fort » on se détruit si brutalement ?

Alors la vie n'est qu'une belle illusion. Une suite de choses farfelues, un amas de concepts mal définis. L'amour détruit aussi bien que la haine, tout dépend du contexte où ils sont utilisés.
Louise est paralysée. Ses pensées la clouent sur sa balançoire.

À force de trop penser aux blessures du passé, une crainte de nos éventuelles blessures futures grandissent. Ainsi même si elle n'a pas été blessée de la même manière que sa mère, elle a quand même peur de reproduire ses erreurs.




Extrait de mon roman Une mère haïtienne, disponible sur wattpad.

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