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Articles

Affichage des articles du 2024

L’amour : une torture imméritée

Le sentiment amoureux, célébré par les poètes et sacralisé par les cultures, est souvent perçu comme une grâce, une expérience transcendante qui élève l’être humain au-dessus de sa condition ordinaire. Pourtant, derrière cette vision idéalisée se cache une réalité cruelle : être amoureux est une forme de souffrance, une torture psychologique et émotionnelle qui peut briser les âmes les plus solides. Si la société nous enseigne à voir l’amour comme un but, une récompense ou une finalité, il est légitime de se demander : mérite-t-on réellement une telle épreuve ? Plus encore, quelqu’un peut-il mériter d’être torturé de cette manière ? Aimer, c’est avant tout perdre le contrôle. Le sentiment amoureux bouleverse l’équilibre intérieur et nous rend dépendants d’un autre être. Cette dépendance n’a rien d’anodin. Elle est totale, intrusive, et s’accompagne d’une insécurité permanente. L’amoureux se retrouve suspendu aux actions, aux paroles, ou même au silence de l’autre. Chaque mot de l’être ...

Personne ne mérite d'être amoureux : personne ne mérite d'être ainsi torturé

  Le sentiment amoureux, traditionnellement célébré comme un idéal transcendant, est en réalité une épreuve cruelle, souvent injuste. Cette affirmation, qui pourrait sembler provocatrice, invite à une réflexion philosophique sur la nature même de l’amour : est-il réellement un bien ? Peut-il se justifier moralement ? Et, plus fondamentalement, quelle est sa place dans notre quête d’épanouissement en tant qu’êtres humains ? À première vue, l’amour semble une force inévitable, un phénomène qui échappe à notre volonté et s’impose à nous comme une fatalité. Pourtant, cette fatalité n’est pas neutre : elle est marquée par la souffrance. Être amoureux, c’est être pris dans une tension constante entre le désir et son impossibilité, entre l’idéal et le réel. Cette dualité rappelle les travaux de Platon, pour qui l’amour (éros) est une aspiration vers le Beau et l’Absolu. Mais si, pour Platon, cette quête est source d’élévation, on pourrait au contraire y voir une condamnation : un désir in...

Les territoires sans nom

  Pourquoi l'homme, dans sa quête incessante de rationalisation, ressent-il ce besoin impérieux de nommer, de catégoriser, de réduire l'indicible à des concepts étroits ? Ne serait-il point plus sublime de s'abandonner à la pure sensation, de laisser vibrer l'instant dans toute sa plénitude organique, sans chercher à l'enfermer dans les geôles restrictives du langage ? Ce matin encore, elle m'a signifié avec une netteté qui trahissait son trouble intérieur qu'elle ne saurait être qualifiée d'être ma "copine", comme si ce vocable dérisoire pouvait circonscrire la complexité de notre connexion. Je perçois, derrière cette négation véhémente, le mensonge qu'elle se murmure à elle-même, tentative désespérée de maintenir des frontières là où les âmes ont déjà aboli toute démarcation. Jamais je n'ai tenté d'apposer un sceau, un titre, une définition sur ce qui nous lie. Ma posture était celle de l'acceptation pure : ressentir sans nomm...

L'érosion des intimités

  À quel moment, un ami, un amant, devient-il un parfait inconnu?  C'est dans ces silences qui s'étirent, d'abord imperceptibles, puis assourdissants. Dans ces messages qui restent sans réponse, comme des bouteilles à la mer échouées sur des rivages déserts. C'est dans ces regards qui, autrefois complices, ne brillent plus de la même étincelle. Le temps, tel un sculpteur impitoyable, érode les souvenirs les plus précieux. Les rires partagés se fanent comme des fleurs oubliées dans un vieux livre. Les promesses d'éternité se dissolvent dans l'océan du quotidien, emportées par les courants de la vie qui nous entraînent sur des chemins divergents. On ne remarque pas tout de suite cette métamorphose. C'est subtil, comme l'automne qui teinte les feuilles une à une. Un jour, on réalise que les conversations jadis profondes se sont muées en banalités polies. Que les secrets autrefois partagés dans la pénombre de nos confidences sont devenus des mystères gardés ...

L'effacement

  À quel moment, un ami, un amant, devient-il un parfait inconnu...?  Est-ce dans la brume des matins où ton nom ne danse plus sur mes lèvres ? Dans ces aurores silencieuses où ton souvenir s'effiloche, tel un songe qui se délite ? Je cherche, dans les recoins de ma mémoire, l'instant précis où ton image s'est mise à pâlir. Dis-moi, est-ce dans ces messages inachevés, Ces mots qui meurent avant d'être envoyés, Ces pensées qui n'osent plus traverser l'abîme entre nos mondes ? Ou peut-être dans ces sourires qui s'éteignent, Comme des étoiles lasses de briller ? Je contemple les vestiges de ce que nous étions, Fragments épars d'une intimité défunte, Photos jaunies où nos rires résonnent encore, Échos d'une symphonie que nous ne savons plus jouer. Comment les mains qui connaissaient par cœur la carte de mes cicatrices Sont-elles devenues ces ombres lointaines que je ne reconnais plus ? Comment ton regard, jadis miroir de mon âme, S'est-il transformé ...

True story - Le baisé immortel

  Des filles, j'en ai croisées, telles des étoiles filantes dans le firmament de mes rencontres. J'ai goûté à la danse des lèvres sous maintes formes : les désinvoltes qui effleurent à peine, les tendres qui caressent avec douceur, et les passionnées qui embrasent l'âme. Mais une artiste des baisers, une virtuose capable de transformer ce geste en symphonie, demeure une rareté précieuse. Et pourtant, il y a six mois, sur le toit de la métropole du Sud, j'ai rencontré celle qui allait graver dans ma mémoire l'essence même du baiser parfait. Elle a tatoué éternellement sur mes lèvres, le goût des siennes.  Il y a six mois que j'ai regagné ma campagne natale, cherchant dans ses paysages paisibles un baume pour mon âme inquiète. Mais même la quiétude peut devenir pesante, et c'est ainsi que mes pas m'ont mené vers les universités et les bibliothèques de la ville. C'est aux Cayes, dans une bibliothèque où un ami m'a amené, que le hasard a placé sur ma...

Les racines du créole haïtien : entre colonisation française et traditions africaines

Né d'un besoin urgent de communication dans le contexte violent de la colonisation et de l'esclavage, le créole haïtien incarne un processus unique de créolisation. Ce phénomène linguistique complexe a donné naissance à une langue nouvelle, issue de la rencontre entre les structures syntaxiques africaines et le lexique européen, notamment français. À travers cet article, nous explorons les différentes théories qui ont conduit à la genèse du créole haïtien et soulignons l'importance de sa spécificité linguistique, qui échappe aux simples modèles d'hybridation. La créolisation constitue un phénomène linguistique d’une rare complexité, au cœur duquel se trouvent des dynamiques historiques, sociales et linguistiques profondément imbriquées. Le créole haïtien, en particulier, témoigne d’un processus de formation langagière unique, survenu dans un contexte de contact brutal entre des groupes linguistiques hétérogènes, dominé par la traite des esclaves et la colonisation europ...

La création d'un esclave : une méthode de domination systématique

Le discours de Willie Lynch en 1712 expose une méthode effroyable pour maintenir les esclaves sous domination à travers la manipulation psychologique et la division systématique. En exploitant les différences entre les esclaves — couleur de peau, âge, sexe — Lynch propose un plan visant à instaurer la méfiance et la peur pour garantir la soumission sur plusieurs générations. Ce texte est un puissant symbole des dynamiques de contrôle et d'oppression qui ont façonné l'esclavage, avec des répercussions encore visibles dans les sociétés contemporaines. Lors d’un discours prononcé en 1712 sur les rives du fleuve James en Virginie, Willie Lynch, planteur des Indes occidentales, a exposé une méthode pour maintenir les esclaves sous domination pendant plusieurs siècles. Ce texte, communément appelé "La lettre de Willie Lynch : The Making of a Slave", décrit en détail les mécanismes de contrôle basés sur la division et la manipulation psychologique. Bien que l’authenticité de...

Cœur vide, pourtant si lourd...

Mais comment c'est possible qu'un cœur vide soit pourtant si lourd à porter ? Cette interrogation, tel un refrain lancinant, résonne dans les tréfonds de mon être. Elle est l'écho d'un paradoxe qui me consume, la manifestation sonore d'une contradiction qui déchire la trame même de mon existence. Mon cœur, cet organe censé être le siège de la vie et des émotions, n'est plus qu'un gouffre béant. Un vide absolu, noir comme les profondeurs insondables de l'univers. Et pourtant, ce néant pèse sur moi avec la force d'un trou noir, aspirant toute lumière, toute joie, toute substance de mon être. Chaque battement de ce cœur creux résonne comme le glas de mes espoirs perdus. Chaque pulsation est un rappel cruel de ce qui n'est plus, de ce qui ne sera peut-être jamais. Le sang qui circule dans mes veines semble charrié une absence si dense qu'elle menace de me broyer de l'intérieur. Je me déplace dans le monde comme un fantôme lesté de plomb. Les ...

Mes mauvaises pensées

Mes mauvaises pensées se fixent au corps des gens que j'aime. Telles des sangsues invisibles, elles s'accrochent à leur peau, se nourrissant de leur lumière, de leur joie, de leur innocence. Je les vois, ces pensées sombres, ramper sur leurs visages souriants, s'infiltrer dans leurs yeux confiants, contaminer leur amour pur de leur venin noir. Oh, comme je voudrais pouvoir les arracher ! Comme je rêve de pouvoir nettoyer les êtres chers de cette souillure qui émane de mon esprit torturé. Mais plus je lutte, plus elles semblent se multiplier, se répandre comme une maladie insidieuse. Chaque sourire qu'on m'adresse devient le terrain de jeu de mes démons intérieurs. Chaque geste d'affection se transforme en une toile où mes angoisses tissent leurs fils empoisonnés. Je vois l'inquiétude dans leurs yeux, cette ombre fugace qui passe quand ils sentent, sans vraiment comprendre, le poids de mes tourments. Je suis devenu le Midas de la mélancolie. Tout ce que je to...

Moi, mes luttes, vos espoirs

Si vous saviez... Si seulement vous pouviez comprendre l'abîme qui se creuse en moi à chaque fois que vos yeux s'illuminent d'espoir en me regardant. Ces mots de Kery James, je les porte en moi comme un fardeau, comme une litanie douloureuse qui résonne dans chaque fibre de mon être : “ Si vous saviez à quel point pour moi vos espoirs sont lourds à porter M'en demandez pas plus, lutter m'a épuisé Ne défendez pas l'homme, mais défendez les idées Chaque jour, je me lève avec la sensation d'Atlas portant le monde sur ses épaules. Mais ce n'est pas le globe terrestre qui m'écrase, ce sont vos espoirs. Vos attentes. Vos rêves que vous projetez sur moi comme autant de fardeaux impossibles à soulever. Je voudrais vous dire, vous crier même, à quel point chacun de vos sourires confiants, chacun de vos regards emplis d'attente, est pour moi comme un nouveau poids ajouté à une charge déjà insupportable. Vos espoirs, si beaux soient-ils, m'étouffent. I...

La dernière culotte_Le jeu de Hash

  J’ai une certaines préférence pour les femmes comme Hélène. Les femmes rebelles, les femmes libres, les briseuses de code, les émancipées. Femme émancipée cette expression si jeune et qui cause tant de palabres dans les émissions télévisées plus qu’elle n’en devrait. Pour moi, l’expression « femme émancipée » ne renvoie qu’à une chose : le genre de femme qui peut coucher avec un homme sans attachement, sans se sentir abusée, sans s’interroger sur les attentes de la société… Une femme qui vit pleinement sa sexualité. Vivre pleinement ta sexualité, femme. Le conseil parfait que la plupart des femmes peinent encore à mettre en pratique. C’est vrai que j’aime les femmes couvertes. Mais il n’y a pas longtemps que j’ai fait d’une de mes découvertes un petit poème :   Il existe en chaque femme un chemin dé-robé qui mène au paradis.   Un chemin dé-robé. Car finalement, aucune robe ne sied plus parfaitement à une femme que sa propre peau. Mais...

La dernière culotte_Le jeu

    Car il faut comprendre certaines choses dans le jeu d’amour :   c’est un jeu qui se déclare en silence, d’un regard, d’un parfum, d’une parole empreinte d’ambiguïté, d’un geste et même parfois à l’insu de l’une des parties engagées. Si mes ancêtres ont découvert le feu, dans ce salon où j’ai rencontré Hélène, j’ai compris qu’on pouvait jouer avec. Dans le jeu de la séduction, il y a certaines règles qu’il ne faut pas enfreindre. Certaines sont particulières, d’autres sont universelles. Les femmes aiment les garçons d’expérience, ceux qui sont sûrs d’eux et qui ont une pointe de perversité camouflé sous leur bonne manière. Ajouter à cela, lorsqu’il faut séduire dans des salons, certaines connaissances comme la peinture, la littérature, le cinéma, etc. peuvent être un bon atout. Mais la chose qu’il faut surtout savoir et qu’il ne faut jamais oublier, c’est que les femmes aiment être bien traitées. Pourtant, dans un premier temps, il faut être indifférent face à...

La dernière culotte_Hélène

  La femme est attirante tant qu'elle reste couverte. Celle-là l'avait compris. Elle avait aussi compris que la séduction était un jeu qu'on pouvait remporter ou perdre. J'ai déjà côtoyé des tricheuses qui étaient prêtes à tout pour gagner. Mais elle, c'était une joueuse qui jouait chaque partie avec art. * Hélène... Il me serait impossible, jadis, de penser que je pourrais être aussi amoureux d'une fille. Hélène, lorsque nous nous sommes croisés n'a daigné me regarder, car, ai-je appris plus tard, elle avait appris de la bouche de certaines amies que Hash était le genre de pervers puissance dix qu'une fille de son rang devrait à tout prix éviter. Aujourd'hui encore, je me demande pourquoi elles pensent toutes que je suis un pervers ? Égoïste serait plus juste. Même s'il serait toujours un peu trop excessif ! Vous qui me côtoyez depuis quelques temps, vous connaissez le portrait que je me fais de la femme idéale : Dame au salon, pute au l...