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Le "restavecisme" en Haïti, une situation plus qu'alarmante!


En Haïti, le mot "restavèk" désigne tout enfant pauvre donné ou vendu par ses parents à des familles aisées, mis en domesticité dès l’âge le plus tendre dans l’espoir qu’il échappera à la misère et pourra fréquenter l’école. Et puisque c'est un système qui ne date pas d'hier, c'est important de parler du "restavecisme" haïtien.

Comme nous l'avions déjà signalé, les "restavèk" sont surtout placés chez des familles aisées afin d'avoir une meilleure condition de vie, un statut social et une éducation digne d'un homme. Mais leur situation n'est pas toujours ce que nous croyons, car ces enfants sont souvent mis dans des situations très précaires, mangent mal et reçoivent une éducation de très peu de qualité par rapport aux enfant du propriétaire de la maison où ils sont placés.

Combien sont-ils et d'où viennent-ils?

Ouest France, dans son article Restavèk, les enfants esclaves en Haïti dit: "Selon l’Unicef, ils seraient encore 300 000, âgés de 5 à 20 ans, 85 % sont des filles. Elles sont plus dociles et s’enfuient très rarement. Ces petites mains haïtiennes ne coûtent rien à leurs maîtres."

Des sources notent qu'il n'existe pas de chiffres officiels sur le nombre de restaveks en Haïti (É.-U. 19 avr. 2013, 29; Restavèk Freedom 6 janv. 2014). Cependant, des estimations de leur nombre vont de plus de 150 000 (The New York Times 1er janv. 2014; Human Rights Watch janv. 2011, 3) jusqu'à 500 000 (É.-U. 19 avr. 2013, 38; Freedom House 20 sept. 2012; Human Rights Watch janv. 2011, 3). La directrice exécutive de Restavèk Freedom a affirmé que beaucoup d'information disponible au sujet des restaveks est anecdotique, mais a avancé l'opinion que le nombre des restaveks était plus grand que ce que l'on estime généralement (Restavèk Freedom 6 janv. 2014), selon l'Irefword dans un article sur les "restavèk".

L'article Le "restavèk" haitien, victime d'un système bien établi de Ayibopost dit qu'ils sont près de 400,000 enfants à souffrir en silence, les yeux empreints d’innocence, le cœur assoiffé de liberté et d’amour.

On rencontre beaucoup plus de restavèks dans les zones urbaines que les zones rurales, car ils viennent presque tous [des] provinces (zones rurales), les zones les plus reculées du pays ,signale encore le même article.

Un véritable fossé entre la fiction et la réalité 

Dans la pièce Sentaniz de Maurice Sixto, le célébrissime et le grandissime diseur haïtien met en évidence la situation précaire de ces enfants "restavèk". Sentaniz est placée en famille d'accueil par ces parents chez des gens aisés. Sentaniz dort devant le lit de Chantoutoue la fille de la maîtresse de la maison. Robert qui doit passer dans la chambre de Chantoutoue pour rejoindre la tienne, la piétine. Son quotidien se résume à emmener Chantoutoue, la fille de monsieur Robert, à l'école et à aller le chercher, nettoyer la maison, faire la vaisselle et les commissions au guise des personnes de la maison. Elle n'est pas scolarisée.

Cette pièce décrit exactement la situation des "restavèk" dans le tiers de l'île d'Haïti. Ils sont souvent sujets de domesticité, d'agressions physiques(Battus), des agressions sexuelles( les filles violées par leurs maîtres) et de toutes sortes de maux psychologiques.(moqueries de toutes sortes). Ils sont sous-alimentés et mal vêtus. Selon la famille d'accueil, certains sont scolarisés, mais ne fréquente les écoles qui fonctionne le soir ( 13 heures à 18 heures) après une longue journée de durs labeurs. Ce qui parfois les rend médiocre à l'école puisqu'ils n'ont pratiquement pas de temps pour étudier.


Un restavèk: les vaisselles, la cuisine, la rivière...
À lui seul, il doit remplir toutes les tâches ménagères.
Certaines comme Sentaniz, il ne faut pas qu'on rigole
Sans être écolière, va chercher les enfants à l'école.-Big H! Le Mélancolique!!!


D'après l'article Le « Restavèk » haïtien, victime d’un système bien établi de Ayibopost, "d’autres [restavèk] fournissent jusqu’à 17 heures de travail par jour, ce qui impacte négativement la santé physique et psychique de l’enfant. Travail pour lequel il ne perçoit absolument rien, et les promesses faites à ses parents ne sont pas non plus respectées. D’autres n’ont même pas la chance de fréquenter un établissement scolaire. Le domestique en Haïti est un enfant en bas âge ou à peine entré dans l’adolescence, entre 6 et 15 ans, il supporte malgré lui une forte dose de violence et d’humiliation. Psychologiquement l’enfant en domesticité est écrasé, réduit par les critiques dont il fait l’objet au quotidien. Son amour propre est lésé, foulé au pied. Il est privé de ses droits les plus fondamentaux."



Ces enfants qui sont contraints à porter de lourdes charges qui dépassent longtemps leur force physique.


« La tradition du placement, encore vivante en Afrique et en Asie, entretient souvent l’illusion que l’enfant va recevoir une éducation en allant vivre dans une famille plus aisée [...]. Mais, en réalité, la vie des Petites bonnes et des Boys du continent africain, des Criaditos de Bolivie, des Restavèk d’Haïti est vouée aux mépris et aux tâches [domestiques] les plus dures » (Benedicte, 2011, p. 27).

Au final, c'est enfants vendus ou donnés à des familles aisées dans l'espoir de fréquenter l'école et d'avoir un avenir meilleur ne sont que de la main-d'œuvre bon marché. L'espoir qu'ils pourront être un jours des personnes respectées et respectables n'est que fictif. Mais ce qui est le plus dur dans cette affaire, c'est quand ce dernier en parle à ses parents (dans la plupart des cas c'est impossible) de la situation qu'il vive, ses parents pensent toujours que c'est faux et que l'enfant n'aime pas la bonne éducation,  préfère ses activités agropastorales et toutes ses charges domestiques à la campagne. Le restavecisme est un système basé sur le mensonge. Mensonge entre l'espoir donné aux enfants et la réalité. Mensonge entre la vie luxueuses que les parents de ces enfants pensent qu'ils vivent et la vie précaire qu'ils sont obligés de subir au quotidien.

Privés de leurs droits les plus fondamentaux.

"Les « restavèk » sont privés de leurs droits les plus élémentaires. Comme le droit à l’affection de leurs parents (article 9 de la déclaration des droits de l’homme). Faute de moyens de communication, et d’éloignement, rares sont ceux qui peuvent garder un contact avec leur vraie famille" signale, Ouest France dans son article Restavèk, les enfants esclaves en Haïti.

Ils n'ont pas aussi le droit de jouer. Pour la famille hôte, le loisir n'est pas jugé nécessaire pour les "restavèk", car pense-t-elle que cela empiétera sur leurs travaux.

Le même article avance: "Comme au temps de l’esclavagiste, pour les restavèk, (...) l’obéissance se fait dans le silence. Ils sont conditionnés pour se taire dès leur arrivée dans leur « famille d’accueil." Donc ils n'ont pas le droit de se défendre. 
Jean-Robert Cadet, un ancien "restavèk", dans un entretien accordé du Nouvel Observateur avoue: "Quand ma maîtresse décrochait la rigoise, je ne cherchais plus à fuir. Mais je me mettais à genoux, les mains croisées sur la poitrine, et recevais dix ou vingt coups de rigoise. Surtout ne pas bouger ! Ne pas lever les bras, ne pas essayer de se protéger."


Pas besoin de savoir lire entre les lignes
Pour pouvoir voir que leur peine[celle des "restavèk"] est immense
Par la société, considérés comme des indignes,
Moi j'entends leurs cris, en-dessous de leur silence.-Big H! Le Mélancolique!!!

Une génération future de bourreaux

Tout le monde n'est pas unanime en ce qui a trait à la responsabilité de l'État haïtien sur ce phénomène qui ronge le pays. Certains articles disent que l'État haïtien à des organismes qui sont responsables des droits de l'enfant et qui défendent les "restavèk".

Sans fournir de détails, Human Rights Watch affirme qu'il existe des efforts pour mettre fin à la pratique d'utiliser les restaveks (janv. 2013, 4). Freedom House précise que le gouvernement a fait des efforts afin d'accroître la protection des enfants, particulièrement par l'entremise de l'Institut du bien-être social et de recherches (IBESR) et de la Brigade pour la protection des mineurs (BPM) de la Police nationale d'Haïti (PNH), mais que leur efficacité a été [traduction] « limitée par des contraintes financières et de capacités » (Freedom House 20 sept. 2012), d'après le même article de l'Irefword les "Restavèk" déjà cité.

Dans ce même article, Les Country Reports 2012 déclarent également que la BPM et l'IBESR sont les deux plus importants organismes de protection des enfants en Haïti, notant que les deux organismes ont été décentralisés et qu'ils ont des représentants dans chaque département du pays depuis octobre 2012 (19 avr. 2013, 29). Les Country Reports 2012 signalent également que l'IBESR aurait commencé à collaborer avec des ONG locales pour promouvoir les droits des enfants à travers le pays et aurait établi une ligne téléphonique spéciale pour les jeunes à risques (ibid.)

Peu importe que l'État ou des organisations prennent leur défense, le restavecisme reste un grand problème qu'il faut éradiquer, car tout enfant à besoin de l'amour et de l'attention de ses parents biologiques pour s'épanouir et pour apprendre à aimer autrui et à savoir que chacun est important dans le monde. Sinon demain, ces enfants deviendront des bandits notoires en opposition à l'État qui les a fabriqués.

Pour reprendre les paroles de la directrice de la Fondation Maurice A. Sixto[Une fondation d'aide aux enfants et aux "restavèk"], Gertrude Séjour « En Haïti avec ce système nous sommes en train de créer nos propres bourreaux, ceux-là qui demain seront nos ennemis et qui déjà le sont. Comment demander à quelqu’un d’éprouver de l’amour, de la pitié, de la compassion à notre égard quand il ne sait tout simplement pas ce que cela veut dire, quand il a été toute son enfance la risée et le souffre-douleur d’une famille ? ».


Les enfants non épanouis d'aujourd'hui sont des adultes sauvages incapables d'éprouver l'amour, la pitié et la compassion de demain. Résoudre les problèmes liés au restavecisme, c'est réduire le nombre de délinquants de demain aujourd'hui. 

Hérard Jocelyn Godson. 
Source: Toutes les photos ont été prises sur Google. 

Commentaires

  1. Cet article me fait penser à une œuvre mythique de Justin Lhérisson plus précisément "Zoune chez sa Nainaine", d'où la situation dont vivait Zoune chez madame "Boyotte" est typiquement la réalité qu'on voit vivre quotidiennement les "restavèk". l'article est parfaitement élaboré,je vous félicite pour le boulot.

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